Inhumation : qui décide du déroulement des obsèques ?
Au moment d’un décès, les proches sont alors tenus d’entrer rapidement en contact avec les services funéraires pour statuer sur l’option de l’inhumation ou de l’incinération du défunt. Il convient de garder à l’esprit, quel que soit l’individu chargé de la gestion des formalités des funérailles, que ces dernières se doivent d’honorer fidèlement les dernières volontés exprimées par la personne disparue. Cette mission peut se révéler quasi labyrinthique, parsemée de problèmes et de décisions déchirantes, que ce soit pour les proches ou la famille du défunt. Les différends foisonnent souvent, avivés par des perceptions divergentes de la fin de vie, reflétant des valeurs, des croyances et des convictions propres à chacun.
Qu’entend-on précisément par une inhumation ?
Le terme inhumation désigne une coutume ancestrale associée aux rites funéraires, soit l’acte de déposer le défunt dans son dernier lieu de repos, à savoir sous terre. Cette action peut être accomplie de deux façons distinctes : soit par un enterrement en pleine terre ou bien dans une sépulture familiale plus formelle, un caveau.
L’inhumation elle-même ne peut être réalisée que dans un délai spécifique une fois le décès attesté. Ainsi, la mise en terre doit obligatoirement intervenir après un laps de temps de 24 heures après le décès, et ce délai ne doit pas excéder 6 jours. Il convient de noter que ces temps de repos respectent la réglementation qui varie d’un canton à l’autre. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette variation, notamment le délai d’acheminement du corps du défunt vers une autre commune, ce qui peut nécessiter davantage de temps.
Qui est habilité à orchestrer les funérailles et l’enterrement ?
En règle générale, l’individu responsable de superviser les funérailles est celui qui choisit de signer le bon de commande ou le contrat avec l’entreprise des pompes funèbres. Il faut qu’il soit en mesure d’obtenir un certificat de décès, d’organiser la préparation mortuaire, les soins de conservation, la mise en cercueil, le transport du corps vers le lieu de la cérémonie, la cérémonie funéraire en soi, l’enterrement ou la crémation. Tout cela doit se faire dans les conditions les plus respectueuses. Cependant, la question de son identification reste complexe !
Les individus mentionnés dans le testament du défunt
Du point de vue légal, la responsabilité des funérailles échoit à la succession ou à l’individu nommé par le défunt dans son testament. Pourtant, choisir une inhumation requiert également de prendre en compte le souhait du défunt. Bien que le testament soit un document juridique qu’il conviendra consulter en premier lieu, il peut arriver que le défunt ait simplement inscrit le nom de la personne chargée des questions funéraires sans préciser les modalités des obsèques. En pareil cas, il serait nécessaire de rechercher un dépôt des dernières volontés funéraires ou tout autre document pouvant témoigner des désirs du défunt.
La famille choisit l’inhumation
En pratique, à la suite d’un décès, ce sont souvent les proches du défunt qui optent pour l’inhumation, en suivant l’ordre de priorité ci-dessous :
- l’époux ou épouse survivant ou le(le) concubin(e),
- les enfants,
- les frères et sœurs,
- les parents (le père ou la mère),
- les grands-parents.
Par ailleurs, il peut s’avérer délicat de prendre des décisions en raison de la distance qui sépare la famille du lieu où le défunt a rendu l’âme. Certaines familles peuvent opter pour le rapatriement du corps du défunt, alors que d’autres préféreront tirer profit des options innovantes proposées par les pompes funèbres pour une organisation des funérailles à distance.
Les amis prennent en charge les obsèques
D’un point de vue juridique, rien n’empêche les amis de la personne disparue de se charger des démarches liées aux obsèques. Même si cette situation est assez rare en réalité, les familles sont tenues de respecter la volonté d’un défunt qui aurait souhaité de son vivant confier l’organisation de ses funérailles à un ami.
Qu’est-ce que prévoit la législation en cas de conflit relatif à l’aménagement de l’inhumation ?
Orchestrer des funérailles en collaboration avec les services funéraires requiert la prise d’un certain nombre de décisions, qui ont le potentiel d’instaurer des fissures dans la solidarité familiale. Ainsi, tel individu peut souhaiter mettre en place une inhumation assortie d’une cérémonie funèbre, pendant qu’un autre opte pour la crémation sans cérémonie, désirant garder les cendres du défunt à domicile… Il est exceptionnel que les obsèques se déroulent sans heurt. Cependant, la loi funéraire suisse est catégorique : les volontés testamentaires finales exprimées par le défunt ont l’ascendant sur les aspirations des proches. Face à un désaccord, les membres de la famille sont tenus de se référer au testament en ce qui concerne le genre de sépulture, la nature de la cérémonie, les soins prodigués par les services funéraires, ainsi que le lieu de l’inhumation ou de la crémation.
Que se passe-t-il lorsqu’un décédé n’a ni proche ni parent pour organiser ses funérailles?
Chacun mérite une fin digne qui honore ses dernières volontés et qui offre un lieu de repos approprié. Néanmoins, il se peut tragiquement que personne, ami ou parent, ne soit disponible pour superviser les funérailles d’un défunt. Dans de telles situations, une personne proche, qui pourrait être un collègue de travail, un membre d’une organisation communautaire ou d’un groupement religieux, peut se mettre en lien avec une agence de pompes funèbres. Si personne ne se présente pour prendre les décisions nécessaires suite au décès, une organisation spécialisée ou la municipalité où résidait le défunt prendra la responsabilité d’organiser les derniers hommages.
Quid de l’assumer les frais d’inhumation d’un individu sans proche ?
Les frais funèbres d’une personne isolée pourraient être couverts par son plan de prévoyance décès ou une assurance funéraire, en supposant que ces dispositions aient été prises de son vivant. Si le défunt laissait derrière lui un solde bancaire suffisant, la valeur monétaire correspondant aux frais d’inhumation serait reversée à la personne qui a organisé les funérailles, bien que cela puisse prendre du temps. En outre, dans le cas où ces options ne sont pas disponibles, il serait avantageux de noter que de nombreuses communes en Romandie peuvent offrir les services funéraires gratuitement et faire appel à leurs propres pompes funèbres en contrepartie de services d’inhumation minimales :
- Formalités administratives,
- Mise en bière,
- Fourniture du cercueil et de l’urne cinéraire,
- Transport du défunt vers le lieu d’inhumation ou de crémation,
- Le mode d’inhumation, que ce soit une tombe en ligne ou une crémation.
Combien coûte une inhumation?
Le coût d’une inhumation en Suisse varie généralement entre CHF 5’200 et CHF 8’100, une approximation qui n’inclut pas le cout d’une pierre tombale qui pourrait potentiellement doubler la somme totale.
Inhumation avec espace de recueillement
Un enterrement en Suisse nécessite absolument un emplacement dans un cimetière. Par conséquent, le coût d’une inhumation doit nécessairement inclure la location d’un lieu de recueillement. Trois options se dessinent : la tombe en ligne, la concession ou le caveau familial. Vous pouvez réserver à l’avance un espace de recueillement, mais cela induit un coût additionnel, estimé à environ CHF 2’700 pour une concession funéraire à Genève.
Inhumation avec cérémonie
Dans le cadre de funérailles en comité réduit, la cérémonie funèbre peut se dérouler au cimetière avant la mise en terre du cercueil. Cette approche permet de limiter le coût des obsèques tout en rendant un dernier hommage respectueux au défunt. À l’inverse, généralement, la cérémonie se déroule dans un endroit spécifiquement prévu à cet effet, où les proches peuvent partager leurs souvenirs et leur affection pour le disparu dans un recueillement solennel. Cependant, une telle réunion représentent des frais supplémentaires et augmente significativement le coût total d’une inhumation, étant donné qu’il faut prendre en compte les honoraires du célébrant, le coût de la location du lieu, etc.
Inhumation incluant temps de recueillement et cérémonie
L’option d’une inhumation comprenant un lieu de recueillement et une cérémonie reste la plus couramment choisie par les familles endeuillées. En effet, contrairement à une crémation où les cendres sont le plus souvent dispersées quelque part dans la nature ou dans un jardin du souvenir, un défunt qui avait opté pour une inhumation a probablement souhaité que sa tombe soit ostensiblement fleurie et entretenue. De plus, mettre en place une cérémonie funèbre aide à entamer le processus de deuil avec une certaine sérénité.
Inhumation la moins onéreuse
Certaines municipalités suisses offrent gracieusement les obsèques à leurs résidants, comme c’est le cas à Genève. Cela englobe les services suivants :
- La fourniture d’un cercueil en peuplier, la mise en bière et le transport du corps.
- La fourniture de l’urne cinéraire et tous les frais liés à l’inhumation.
- Les taxes liées aux formalités administratives.
Cependant, cette gratuité n’est applicable que pour les services mentionnés ci-dessus et uniquement si les services sont fournis par les pompes funèbres municipales de Genève. Si la famille souhaite un cercueil différent ou des services supplémentaires, les obsèques seront gérées par une agence de pompes funèbres privée et le coût de l’inhumation sera facturé à la famille.
Anticipez le coût d’une inhumation grâce à la prévoyance funéraire
Afin de délester vos proches de la charge financière, mais aussi de toutes les formalités administratives liées à l’inhumation, vous avez l’option de souscrire à un contrat de prévoyance funéraire. Ainsi, tout sera préparé en avance, et lorsque le moment viendra, vos proches pourront vivre leur deuil en toute quiétude.
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