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Le don d’organes et de tissus en Suisse

Un nombre croissant d’individus résidant en Suisse entrevoit désormais l’idée louable et audacieuse d’offrir, à leur mort, une seconde chance à la vie de quelqu’un d’autre par le biais du don d’organes et de tissus. Pour que cette aspiration profonde ne soit pas réduite à néant lorsque la grande heure se présente, quelques actions impératives se dessinent sur l’horizon, le plus crucial étant certainement d’inscrire ce désir altruiste dans leur testament de vie, autrement dit leurs directives anticipées de soins médicaux.

Qu’implique l’acte altruiste de faire don de ses organes ?

En Suisse, telle une étoile filante laissant une trainée de vie à son passage, le don d’organes est un véritable miracle pour ceux qui se trouvent dans la délicate situation d’attendre un transplant. La prise de décision d’offrir ses organes est un levier à la fois puissant et éminemment généreux, qui peut s’activer à tout moment durant l’existence d’un individu. En effet, bien qu’il soit possible de penser à tort que le don d’organe serait similaire à céder son corps à la recherche scientifique, il en est tout autrement. L’acte véritable d’offrir ses organes a pour destination finale le bénéfice d’êtres humains souffrants, patiemment en attente d’un geste salvateur : une greffe. Le don d’organes n’est donc pas une contribution anonyme à la science, mais bien un geste dédié à redonner la vie et l’espoir à ceux qui se trouvent dans le besoin.

Faire don d’organes : Comment cela s’opère-t-il ?

Dans la noble acte de donner ses organes, l’indispensabilité d’une mort cérébrale, prouvée de manière indépendante par deux médecins éloignés des rouages de l’équipe de transplantation, est une nécessité préalable. Alors seulement, si le défunt avait montré une inclination en ce sens, les médecins peuvent poursuivre leur délicate mission. Le prélèvement, effectué avec le plus profond respect pour le donneur, offre à la famille la tranquillité d’esprit nécessaire pour organiser les funérailles avec dignité. Passons à la question de la répartition des organes. Ici, la loi sur la transplantation entre en jeu, définissant un système de priorités pour attribuer les organes aux bénéficiaires. Les critères centraux sont dominés par l’urgence médicale, l’avantage médical prévu, le temps écoulé depuis l’inscription sur la liste d’attente et bien d’autres indicateurs.

Quels sont les organes ou tissus que l’on peut léguer en Suisse ?

Scientifiquement parlant, le don d’organes en Suisse permet de faire bénéficier autrui des organes et tissus suivants :

  • Poumons
  • Cœur
  • Foie
  • Intestin grêle
  • Pancréas
  • Reins

Poursuivons avec la liste des prélèvements de tissus possibles, qui peuvent également faire l’objet d’un consentement :

  • Valves cardiaques
  • Os et osselets
  • Moelle
  • Cartilage
  • Tendons et ligaments
  • Cornée
  • Peau

Chacun de ces dons représente une chance précieuse pour ceux qui sont en attente de greffe, une lueur d’espoir pour des milliers de vie à chaque instant.

Le cadre actuel de la législation suisse sur le don d’organe

Par contraste avec la majorité des pays européens qui adoptent le principe de consentement présumé pour le don d’organes, la Suisse, elle, préfère souligner l’importance du consentement explicite dans sa législation actuelle. En d’autres termes, le recueil d’organes n’est autorisé que si l’individu, de son vivant, a préalablement consenti à cette démarche. Si aucun document officiel n’atteste du désir de la personne de donner ses organes après sa mort, la décision finale revient alors aux proches. Ils seront amenés à trancher en s’inspirant des valeurs profondément ancrées chez le défunt.

La voie à suivre pour se muer en un donateur d’organes en Suisse

En Suisse, le processus pour se transformer en un donateur d’organes est ouvert à tout un chacun. Néanmoins, il reste nécessaire d’officialiser cette noble résolution en la confiant à ses proches et au personnel médical. Plusieurs canaux, comme une bouteille à la mer, peuvent transmettre ce noble dessein :

  • Consacrer ses désirs dans une déclaration anticipée. Dans cette déclaration, mieux connue sous le nom de directives médicales anticipées, un individu y fixe ses souhaits pour l’hypothèse où sa voix se tairait face à une maladie grave ou un accident. Ce document joue alors le rôle de guide pour les médecins, leur permettant de prendre des décisions cruciales à l’image du don d’organes.
  • Opter pour une carte de donneur. En clair, la carte de donneur est un passeport pour l’au-delà où l’on exprime son consentement pour offrir un ou plusieurs de ses organes, ainsi que ses tissus. Chaque personne possède le libre arbitre de choisir les donations qu’elle désire concrétiser ou non. Le fait de posséder cette carte doit être transmis aux proches pour honorer le vœu du défunt lors du jour fatidique. Si par contre, une personne exprime une révulsion face au don d’organes, elle a également la possibilité de graver ce refus sur sa carte.
  • Inscrire sa volonté dans le Dossier Électronique du Patient (DEP). Le DEP, qui est en plein déploiement en Suisse depuis 2020, est un recueil de données médicales des patients. Ayant déjà fait une entrée notable dans les cantons de Genève, Vaud, Fribourg, Jura et Valais, le DEP offre la possibilité d’attacher sa carte de donneur à ces informations vitales.

En somme, le choix de devenir donneur d’organes requiert une communication claire de son intention à l’aide de ces différents outils, afin que sa volonté soit respectée le moment venu.

Quelle est la limite d’âge pour être donneur d’organes ?

En vérité, la donation d’organes n’est entravée par aucune barrière d’âge. Autrement dit, que vous soyez dans la fleur de l’âge, entre 30 et 35 ans, ou que vous ayez atteint un âge plus avancé, disons 80 à 85 ans, les transplantations restent parfaitement possibles. Prenons le cas du foie, cet organe est un modèle de la résilience biologique. Sa capacité à se régénérer tout au long de notre existence illustre la vivacité de nos organes, même à un âge avancé. Le critère de prélèvement principal n’est pas l’âge. Au contraire, c’est l’état de santé global de l’organe qui pèse le plus dans la balance. Par exemple, si l’individu était aux prises avec un diabète virulent ou une hypertension sévère, ces conditions pourraient compromettre la qualité fonctionnelle de l’organe.

Quels facteurs déterminent l’éligibilité au don d’organes ?

En Suisse, le principe est simple : chaque individu, sans égard à son âge, peut se transformer en donneur d’organes. Toutefois, il faut préciser que certains cas de maladies infectieuses, tels que le VIH, la pathologie de Creutzfeldt Jakob, la tuberculose ou la syphilis, pourraient constituer des obstacles pour le prélèvement d’organes. Il est également important de comprendre que le décès doit impérativement se produire au sein d’une institution médicale, les décès à domicile n’étant pas adéquats pour la préparation adéquate de la procédure.

Est-ce possible de conjuguer le don d’organes avec le don de son corps à la science ?

Il est parfaitement envisageable de concilier le choix de donner ses organes et celui de léguer son corps à la science. Cependant, il faut saisir que ces deux processus requièrent la réalisation de deux types distincts de formalités. A un donneur est-il octroyé le privilège d’accéder à l’identité du receveur et vice versa ? En terre helvétique, la règle de l’anonymat est scrupuleusement respectée, que ce soit du côté du donneur ou du receveur. Qui plus est, il est tout à fait possible qu’un unique donneur puisse gratifier plusieurs individus par ses donations. Il faut signaler que le trafic d’organes est formellement prohibé, comme le stipule l’article 27 de la Loi du 29 mai 1985 sur la santé publique (LSP). Par ailleurs, il est important d’ajouter que les dépenses médicales générées par le don d’organes et la transplantation sont prises en charge par l’assurance-maladie de base. De plus, inutile de mettre la main à la poche pour les membres de la famille, car c’est l’institution hospitalière qui se charge d’absorber les charges supplémentaires.

Exploration des possibilités futures du don d’organes en Suisse dans les années à venir

D’une certaine manière, comme nous l’avons préalablement mentionné, la Suisse s’aligne sur le principe du consentement explicite en matière de don d’organes. Un précepte régulièrement contesté par ceux qui soutiennent fermement que le principe du consentement présumé donnerait lieu à une augmentation du nombre de donneurs disponibles et par conséquent, pourrait satisfaire un plus grand nombre de demandes de transplantations. Toutefois, ces arguments sont jugés non convaincants par les détracteurs de cette idée.   Cette question a été longuement mise sur le tapis, mais le 20 janvier 2022, une avancée significative est survenue : le comité référendaire a présenté 70 230 signatures. Puis, le 15 mai 2022 a marqué un tournant historique où les citoyens suisses ont soutenu la proposition du Conseil fédéral, approuvant le principe du consentement présumé.   À l’horizon 2025, si tout se passe comme prévu, la nouvelle législation sur la transplantation pourrait être mise en application. Le temps nécessaire pour mener une campagne d’information auprès du public et surtout de mettre en place un registre dédié est pris en compte.

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