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Voici ce que vous devez savoir sur la donation de corps à la science en Suisse

Le don du corps, un acte noblement altruiste, constitue une précieuse contribution en vue d’avancer la formation médicale et former le futur corps médical. Il existe néanmoins des aspects cruciaux à avoir à l’esprit lorsqu’il est question de léguer son corps à la science.
À travers cet article, nous allons aborder ensemble les conditions, les démarches à suivre, sans oublier les raisons pour lesquelles tous les dons de corps ne sont pas retenus par les instituts scientifiques et académiques.

L’estimation de la dépense d’un legs de corps ?

Par tradition, le legs de corps s’effectue sans aucune charge financière pour l’individu qui l’offre. À la manière exacte où aucun gain pécuniaire n’est accordé pour un don d’organes, aucune rémunération financière n’est attribuée à la famille. Un bon nombre d’instituts assument la responsabilité des dépenses funéraires inévitables en lien avec le cercueil, l’incinération, et parfois proposent même un emplacement dans leur propre lieu de sépulture. Seule la famille doit assumer la prise en charge des coûts de la cérémonie ou ceux inhérents à l’annonce d’un décès à Neuchâtel, , La Chaux-de-Fonds, Fleurier, Cernier, Val-de-Ruz, Val-de-Travers.

Peut-on envisager des funérailles après un don de corps à la science ?

Le fait de léguer son corps aux travaux scientifiques ne fait pas obstacle à la tenue d’une cérémonie d’hommage ultérieure. La coutume veut que les instituts procèdent à l’incinération une fois le corps utilisé à des fins de recherche, les cendres étant ensuite soit remises aux proches, soit dispersées dans un espace mémoriel.

Pour donner un exemple concret, l’Unité d’Anatomie et Morphologie de la faculté de l’Université de Lausanne assume les frais de crémation et d’inhalation des cendres au Jardin du Souvenir de Bois-de-Vaux.

Du côté de Fribourg, le service d’Anatomie universitaire possède son propre lieu commémoratif où sont déposées les cendres des généreux donateurs suite à leur crémation.

L’élan de générosité vers le don de corps peut être motivé par la volonté d’alléger les charges financières liées aux funérailles pour les proches, sachant que celles-ci peuvent être très onéreuses. Toutefois, il convient de rappeler que l’institut peut être contraint de refuser le don si sa capacité d’accueil est atteinte. Dans cette éventualité, il demeure envisageable de solliciter un autre établissement, sous réserve d’accomplir les démarches administratives adéquates.

Quelle influence le don de corps exerce-t-il sur l’enseignement médical ?

Dans le cadre des études en sciences médicales, l’aspect pratique de l’enseignement est primordial. Il offre aux étudiants en médecine, particulièrement lors de leur première et seconde années d’études, mais aussi aux futurs experts du secteur, une occasion inestimable d’explorer directement l’anatomie humaine, par opposition à se contenter de l’étude de représentations dans des manuels. Cette immersion représente pour les médecins en herbe une occasion inégalée de saisir la complexité intrinsèque du corps humain et de s’initier à l’art délicat de la chirurgie. Par conséquent, ils développent des aptitudes fondamentales qu’ils utiliseront sur leurs futurs patients. Le don de corps ne facilite pas uniquement l’apprentissage des interventions chirurgicales existantes, il joue également un rôle déterminant dans l’exploration et la mise à l’épreuve de nouvelles méthodes thérapeutiques.

Exploration du processus de donation de corps humain

S’engager à céder son corps à la science est une décision qui requiert de la planification et une démarche formelle. Ce choix important doit être documenté adéquatement, en accord avec les modalités de l’Anatomie. Il est crucial de noter que la simple mention dans un testament est insuffisante. Il est impératif d’établir un lien avec l’établissement médical concerné. Au-delà, il vous sera demandé de fournir diverses informations relatives à vos antécédents médicaux et à vos directives anticipées. Fait intéressant, le formulaire de don de corps doit porter le sceau d’approbation du domicile du donateur.

Après la survenue de votre décès, un professionnel de la santé sera chargé de déclarer formellement votre décès et de délivrer le certificat officiel de décès, comme cela est le protocole pour tous les décès en Suisse. C’est ensuite à votre famille, à l’hôpital ou à l’EMS de prendre le relais pour contacter l’institut privilégié, afin de mettre en marche le processus du don. C’est pour cela qu’il est impératif d’informer vos proches de ce choix, pour vous assurer que votre volonté est respectée posthumément.

Lorsque votre dépouille sera acheminée à l’institut désigné, elle sera protégée de la décomposition grâce à un processus de conservation spécifique, ce qui en permet l’utilisation ultérieure à des fins d’éducation médicale et de recherche.

L’Anatomie accepte-t-elle tous les corps ?

Si chacun est libre d’exprimer son souhait en ce sens, il faut comprendre que tous les corps ne sont pas acceptés pour un don. L’explication relève de plusieurs facteurs. Voici certaines circonstances où un corps pourrait être décliné :

  • Les documents de don de corps n’ont pas été dûment remplis ou complétés conforme à la règle.
  • Le donateur résidait à l’étranger.
  • Le corps pose des problèmes sanitaires (donateur infecté par le VIH, l’hépatite, la tuberculose, etc.).
  • Le corps présente de graves dommages (suite à un accident, par exemple).
  • Le poids du corps dépasse 90 kg pour les femmes et 100 kg pour les hommes.
  • Le corps affiche des blessures ouvertes.
  • Le corps révèle des cicatrices chirurgicales non totalement résorbées.
  • Des organes ont déjà été extraits du corps (cette situation peut se produire lorsque les personnes ont consenti au don d’organes et au don de corps à la fois).

Il se peut aussi que l’établissement en question soit saturé en terme de capacités d’accueil. Effectivement, avec la pandémie, on a observé une augmentation notable du nombre de donneurs. C’est pour cela qu’il est préférable de prévoir cette éventualité et soulager ainsi vos proches, en envisageant par exemple une prévoyance funéraire.

Quel est le cadre légal du don de corps en Suisse ?

Le don de corps est soumis à diverses législations. D’une part, il y a la Convention pour la protection des Droits de l’Homme et de la dignité de l’être humain à l’égard des applications de la biologie et de la médecine et son protocole additionnel du Conseil de l’Europe relatif à la transplantation d’organes et de tissus humains, tous deux ratifiés par la Suisse. D’autre part, le cadre légal suisse, s’appuyant sur la Constitution fédérale, le Code civil et le Code pénal, établit également les règles relatives à ces pratiques.

Comment dissocier le don d’organes du don de corps ?

Dans l’univers du don lié au corps humain, deux notions coexistent : celle du don d’organes et celle du don de corps. Bien qu’il s’agisse d’initiatives parentes, chacune présente sa propre spécificité.

D’abord, examinons le don d’organes. Ici, l’extraction des organes ou des tissus d’une personne n’est autorisée que si le donneur est dans un état de mort cérébrale. En l’absence de toute activité cérébrale, le corps est maintenu en vie grâce à des procédures artificielles et médicamenteuses, suite par exemple à un accident cardiaque.

Le processus de don d’organes requiert plusieurs étapes. Seuls les organes ou les tissus qui répondent à tous les critères nécessaires seront finalement prélevés pour permettre des greffes à des patients qui en ont besoin.

A contrario, le don de corps a trait à la cession de l’intégralité du corps, et ce, après le moment du décès. Ce geste vise à favoriser la recherche ou l’enseignement médical.

Une fois que la personne a consenti à donner son corps, celui-ci est conservé dans un institut spécialisé ou au département d’Anatomie pour une durée s’étendant de 2 à 4 années après le décès.

Si vous souhaitez embrasser le geste noble qu’est le don d’organes, il vous suffit de noter ce choix dans vos directives anticipées, de l’ajouter à votre Dossier Électronique du Patient (DEP) ou encore opter pour une carte de donneur.

En revanche, si vous préférez plutôt l’option du don de corps, vous devez forcément vous rendre à l’Unité d’Anatomie que vous avez choisie pour accueillir votre corps, et vous conformer aux modalités d’inscription que celle-ci requiert.

Réflexions finales sur le don de corps en terre helvétique

Dénué de tout égoïsme, le don de son propre corps offre à la science l’opportunité précieuse de défricher de nouveaux sentiers dans l’exploration de l’anatomie humaine et des maladies tout en propulsant la médecine vers de nouveaux horizons. En Suisse, aucun geste n’est plus précieux pour la santé et pour la science. Mais ce don, plein de noblesse, ne doit pas être pris à la légère. Il fait impérativement appel à un consentement éclairé, tout en nécessitant une conversation préalable avec les êtres chers.

Par ailleurs, si l’idée de léguer votre corps à la science vous effleure l’esprit, il est vivement souhaité que vous preniez contact avec l’institut médical que vous auriez choisi. Cette démarche vous permettra non seulement de vous informer convenablement, mais aussi de connaître toutes les modalités d’un tel processus.

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